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17 mai 2012 4 17 /05 /mai /2012 12:21

48791956_p.jpgDans son discours premier discours en tant que président de la République, François Hollande a annoncé solennellement le retour de la formation initiale des enseignants. Assisterons-nous là au retour des très décriés IUFM ? Ceux-ci avaient été tout bonnement supprimés par Nicolas Sarkozy et son ministre de l’éducation nationale Luc Châtel.


Si le retour de la formation initiale des enseignants est en soi une bonne chose, il convient de ne pas réitérer les erreurs du passé et notamment les égarements qui avaient caractérisé la formation des maîtres dans les IUFM. En effet, de l’avis des nombreuses générations d’enseignants stagiaires qui les ont connus, la formation au sein des IUFM étaient loin d’être efficace : divisée en deux corpus distincts (didactique disciplinaire et formation transversale), le premier corpus (la didactique disciplinaire) était vécu comme étant à la fois infantilisant dans ses contenus et procédures par les professeurs stagiaires et extraordinairement coercitif dans ses procédures d’évaluation (surtout lors des ces dernières années de vie), les enseignants formateurs exerçant une pression presque intenable à coups d’inspection, de rapports d’activités et de comptes rendus aussi divers que variés. Quant au second corpus, l’enseignement transversal, celui-ci était le plus souvent hors sujet et pris en charge par des enseignants (souvent universitaires) peu au fait des réalités de l’enseignement en collèges et lycées.


Alors, face à tant de lacunes et de maladresses, fallait-il supprimer les IUFM ? Certes pas, si les IUFM étaient des « grands corps malades », la solution proposé par le gouvernement Sarkozy consistait purement et simplement à euthanasier le malade  … à défaut de vouloir le soigner ! Leur résurrection (sous  une forme ou sous une autre) est donc une chose souhaitable. Mais, fort de l’enseignement des erreurs passées, il convient d’inventer une formation des maîtres qui soit à la hauteur de la difficulté du métier d’enseignant.


Permettez-moi maintenant de présenter quelques réflexions qui me semblent susceptibles de pouvoir contribuer à l’amélioration de la formation des maîtres.


Tout d’abord (première réflexion), tout le monde s’entend aujourd’hui pour constater qu’enseigner à des adolescents et enseigner à des adultes sont deux enseignements qui diffèrent dans leurs pratiques pédagogiques, dans leurs rapports enseignants - enseignés et dans la didactique mise en œuvre. La formation pour adulte est à ce titre reconnue comme une profession à part entière validée par un diplôme (le DUF – Diplôme Universitaire de Formateur) et s’exerce dans un contexte différent de l’enseignement initial (école, collège, lycée). Or, si la société civile a reconnu cette différence, l’éducation nationale semble pour l’instant s’obstiner à l’ignorer. Les formateurs des IUFMS étaient en effet des enseignants de collèges et lycées détachés auprès des IUFM pour transmettre aux professeurs stagiaires leurs savoirs et savoir-faire. Ils n’avaient reçu à cette fin aucune formation, comme si le fait d’enseigner à des élèves de 10 à 18 ans suffisait à savoir enseigner à des adultes ! D’où les nombreuses dérives constatées par les enseignants stagiaires (infantilisation des stagiaires, etc.)


Une solution serait de dispenser aux futurs formateurs de la formation des maîtres une formation adéquate (de formateur pour adultes) dispensée par un ou des professionnels de la formation pour adultes et validée par un diplôme adéquat (le DUF, par exemple) et évaluée régulièrement par un corps d’inspecteurs formés de formateurs professionnels et d'inspecteurs d'académie. Ainsi on pourrait espérer que la formation des maîtres soit assurée par des personnels ayant à cœur la formation des futurs enseignants et plus (comme cela était trop souvent le cas) par des enseignants désirant alléger leur emploi du temps.


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  • : Considérations Intempestives
  • : En 1873, le philosophe allemand Friedrich Nietzsche publiait ses "considération intempestives " en réaction aux dérive de son époque : fièvre identitaire, dérive nationaliste, Enquistement dans la pensée unique. Aujourd'hui, la philosophie, à son tour, s'est peu à peu laissée gagnée par le mal du temps (Il n'y a qu'à lire quelques lignes de Ferry, Finkielkraut et consorts pour s'en convaincre). Seul le roman noir et quelques irréductible philosophes continuent à brandire le pavillon de la critique ... Ce sont eux que je désire vous faire connaître.
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